Laylow : « Trinity », tout un concept
Longtemps étiqueté comme une rappeur « de niche », l’artiste Laylow a sorti le 28 février dernier son album intitulé « Trinity ». Apres plus de 10 500 ventes la première semaine, cet album vient confirmer que Laylow a sa place dans le haut du classement des rappeurs Français, et le Toulousain l’a bien mérité.
Pour commencer, Laylow est un artiste original et « intégral ». C’est à dire qu’il s’est construit seul, avec le temps et au fil des instrus. Plus il sortait de projets, plus son univers sombre et bionique se dessinait. Il rap bien, ce n’est plus à prouver depuis RAW et RAW.Z (deux projets courts). Mais derrière l’image du rappeur cynique et froid les premières émotions commencent à apparaître. Avec son album Trinity, il concrétise toutes ces années à flirter avec l’underground durant lesquelles il a affiné son image et son style.
« Biensur que j’savais qu’on allait tout niquer, c’était qu’une question d’années ! » MEGATRON
Un album concept
Cet aboutissement de l’univers artistique de Laylow prend la forme d’un « album concept ». Le programme TRINITY guide l’auditeur dans un univers qui vise à absorber ses émotions en les projetant dans un univers factice. La référence à l’univers de Matrix est complètement assumée. Ce concept narratif renforce l’univers artistique dans lequel on se retrouve littéralement happé dès la première écoute, comme Néo dans la matrice. Tout est cohérent, hi-tech même tant les arrangements et les mixes de son DJ sont bons. Du très haut niveau.
Le rappeur derrière le personnage
Variation des flows, du chant, beaucoup de capacité d’interprétation, il y en a pour tous les goûts. Sauf peut être pour ceux qui ont « du mal avec l’autotune blablabla », mais ils existent encore eux ?! Sans avoir la plus fine plume du rap français, Laylow est capable de faire voyager n’importe qui grâce à sa créativité et son originalité dans les thèmes abordés. Les 22 pistes (interludes comprises) de l’album s’enchainent sans se ressembler, une véritable exploration d’un univers frais et neuf.
Un artiste bien inspiré
Au fils des sons, on sent bien que les influences de différents rappeurs nourrissent son imaginaire. Ça va de Booba à Disiz en passant par Laylow lui même. Sans vraiment innover dans le domaine, l’artiste met des flows qui ont fait leurs preuves et surtout qu’il maîtrise très bien au service de son univers, sans jamais tomber dans les clichés. La force de ce projet, c’est aussi sa cohérence. Chaque morceau s’enchaine avec beaucoup de fluidité. Rien à voir avec une succession de singles calibrés, c’est un tableau sombre, froid et bionique. Du Laylow quoi ! L’artiste se permet même des petits interludes old school durant lesquelles il dialogue, simplement.
« Quand on mélange la passion, et la frustration : on contrôle plus rien dans l’équation » POIZON
Pour conclure voilà un dernier son qui n’est pas sur l’album, mais qui convaincra les plus réticents que le rap de Laylow est nouveau, original et futuriste !
Alexandre MALHER